Pourquoi le « FOKONTANY » doit-être un levier de croissance rapide et durable pour les Communes de Madagascar
Les territoires de Madagascar jouissent actuellement de plusieurs institutions sociales et économiques puissantes au sein de ses Communes qui sont les « fokontany » ; mais qui peinent malheureusement à trouver son rôle originel.
Rappelons-le, la notion du « fokontany » a été officiellement adoptée en 1976 au début de la Deuxième République de Madagascar, par une volonté de l’état voulant s’appuyer sur les Communautés de villageois pour assurer une certaine stabilité dans la gestion des risques et le développement des quartiers.
C’est le début des collectivités décentralisées, créées par ordonnance, illustrées dans le préambule de la constitution de 2010 et qui renforce leurs rôles importants au niveau des Communes, comme étant les entités de nouvelles collectivités territoriales de base. Ils peuvent comprendre des hameaux, des villages, des secteurs ou des quartiers.
Pourtant, depuis plusieurs années, on peut observer une gestion anarchique de plusieurs villes à Madagascar qui peut provenir directement ou à défaut d’une non-considération importante des fokontany, provoquant ainsi :
De faibles appropriations, voire un total détachement ou incompréhension des projets d'aménagements par les usagers,
Une augmentation continue de l’insalubrité,
Une difficulté très importante à la maintenance des infrastructures mises en place,
Ils sont les premières institutions représentatives de l’administration juridique de l’état, et à la fois, sont de véritables pôles d’appuis pour porter les besoins immédiats des populations locales.
Les grands enjeux d’aménagements urbains doivent s’appuyer davantage sur cette administration pour encourager et favoriser « des processus de démarches participatives locales».
Ces engagements devraient être organisés entres les habitants des fokontany, les Communes respectives et tous les intervenants de la ville. Ils répondraient de manière plus constructive aux besoins des usagers, et seraient consolidés et actés dans les grandes politiques d’organisations territoriales.
Le FOKONTANY : des rôles sociaux, culturels, économiques, d’enjeu environnemental, de sécurité et de valorisation du patrimoine, évidents
Les bureaux des fokontany sont les premiers en charge du contact avec la population et peuvent être des outils essentiels de diagnostics et de recensements réguliers de l’état existant des quartiers et de leurs qualités de vie.
Ils seraient moteurs de toutes valorisations des secteurs à travers des projets partagés, initiés par les riverains eux-mêmes, ET SURTOUT en étroite collaboration avec la Commune et les Ministères.
Une véritable garantie de lien social, culturel, économique, environnemental, de sécurité et de valorisation du patrimoine bâti, le fokontany doit être en mesure de déterminer les besoins directs et de bases pour les quartiers, tels que :
La mise à disposition de bureaux permanents pour informer, éduquer et protéger les biens publics, au travers de sensibilisations soutenues des citoyens,
Le maintien d’une sécurité de proximité localisée,
La création de centres d’écoutes pour répondre au mieux aux attentes de la population,
La veille au bon fonctionnement et maintenance des infrastructures publics,
Le recensement et la maîtrise de l’économie informelle dans les quartiers,
La sensibilisation à la propreté et à l’hygiène au quotidien …
Le « FOKONTANY », un puissant outil d'informations déterminant pour la Commune et les Ministères
Les enjeux des fokontany sont primordiaux pour les populations et la résilience d’une Commune. Il semble nécessaire dans ce cas précis de renforcer leurs rôles au niveau institutionnel et dans la pratique au quotidien, sans oublier leurs modes de financements (vitaux à leurs fonctionnements en continue), car ils sont les premiers vecteurs de toutes avancées immédiates, palpables et durables sur le terrain.
En effet, les analyses évoquées ci-dessus permettent aisément d’affirmer de l’utilité indispensable des fokontany au sein d’une démarche participative entre citoyens, Commune et Ministères. Les nombreuses données récoltées sur l’état immédiat des sites sont une priorité pour la bonne identification et rapide des problématiques ressentis par les usagers, ainsi que de leur qualité du cadre de vie.
La mise en place d'un dispositif d'informations à diffusions simultanées aux différentes institutions, serait également garant de l'organisation de réponses conjointes, ciblées, et aux coûts maîtrisés.
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